Mesdames et Messieurs les administrés,

Je suis régulièrement interpellé sur plusieurs questions qui ont trait à l’eau potable et aux eaux usées. Si ces questions sont bien sûr légitimes ; il n’en demeure pas moins que beaucoup de réponses apportées sont approximatives.

Je tiens d’abord à vous préciser que, toutes les décisions prises par le conseil municipal ont été débattues publiquement et démocratiquement et accompagnées par l’expertise de bureaux spécialisés et contrôlées par les services compétents de l’état et des collectivités locales, eux même financeurs à plus de 80% de l’ensemble des opérations réalisées.

Mon premier constat lors de ma prise de fonction en tant que Maire a été de constater qu’en plein mois d’aout, la commune était privée d’eau et le diagnostic fait sur le réseau d’eau potable (88000 euros comme sur celui de l’eau usée (64 000 euros)confirmait la nécessité d’adopter un nouveau schéma directeur.

Concernant l’eau potable pour Monaccia :

La prise en rivière sur la balatese (hameau de Gianuccio) posait plusieurs problèmes qui devait compromettre sa régularisation (Cf Doc TPAE).

  1. Non-respect du débit de réserve pendant la période estivale
  2. Difficulté de créer un périmètre de sécurité
  3. Nécessite de créer une usine performante de potabilisation de l’eau
  4. Non dilution des EU de la station de Gianuccio
  5. Réseau d’adduction long, vétuste en terrain privé

Après une campagne de renforcement de la ressource, plusieurs forages ont été pratiqués, sans résultat probant, d’autres solutions comme une connections avec l’Office hydraulique ou de nouveaux captages n’apportaient pas de solution. En accord avec les financeurs, la solution de raccordement avec le réseau d’adduction du SIVOM des plaines du sud s’est révélée la plus pérenne pour plusieurs raisons.

  1. Réseau d’adduction proche (5km) en bordure des axes routiers
  2. Ressource en quantité (barrage de l’Ospédale , de Talza et prise d’eau de Figari)
  3. Ressource de qualité (nouvelle usine de potabilisation de Figari)
  4. Accord des financeurs pour des couts de travaux très élevés
  5. Mutualisation à l’avenir des ressources et des moyens avec les autres communes (intercommunalité) en attente d’une intégration au SIVOM des plaines du sud

Actuellement l’ensemble des travaux préconisés ont été réalisés : adductions, reprise des réservoirs, maitrise du foncier, accès des ouvrage, station de pompage (pour 1 millions d’euros de travaux). Seule l’intégration au SIVOM n’as pas été possible par un refus d’intégration de la commune par ces membres.

Concernant l’eau potable pour le hameau de Gianuccio :

Le diagnostic préconisait un reprise des ouvrages avec :

  1. Réhabilitation des sources, sécurisation et dossier de régularisation
  2. Electrification du château d’eau
  3. Reprise de l’ouvrage du Château d’eau
  4. Reprise du réseau d’adduction et de distribution

Une réunion publique en Mairie annexe, qui a été organisée pour trouver d’autres captages s’est soldée par un échec, nous avons donc créé un réseau de secours sur l’ancienne prise de la Balatese (ancienne prise d’eau de Monaccia) pour répondre aux baisse de débits fréquent en période estivale sur le hameau de Gianuccio.

L’ensemble des travaux sur les captages a été réalisé et le reste des travaux ont été attribué pour une réalisation courant 2019 (pour un montant total de 350 milles euros).

Notre expérience, depuis ces dernières années nous force à constater que les sources en montagnes, produisent certes une eau de qualité mais dont le cout de revient est très élevé de par la conception des captages et la réalisation des réseaux d’approvisionnement, pour des volumes tout juste suffisant pour alimenter Gianuccio en période estivale.

Pour la gestion de l’ensemble du réseau d’eau potable la commune comme l’ensemble des communes environnantes son choix s’est porté sur la Délégation de Service public (DSP). L’option de la régie a été étudié elle nécessitait :

  1. Budget spécifique automne et à l’équilibre
  2. Personnel filière technique communal qualifié en électricité et réseau en nombre suffisant pour créer une ligne d’astreinte (3 ETP minimum)
  3. Achat de matériel lourd pour les travaux
  4. Responsabilité civil et pénal engagée en cas de pollution ou de non délivrance du produit
  5. Obligation de suivi et de déclaration
  6. Renouvellement d’une partie du parc de compteur et de réseau

Ces différentes contraintes auraient une répercussion sur le prix de l’eau et le bénéfice-risque pour la commune serait négatif. La régie se discuterait pour un nombre d’abonnés plus important, avec la possibilité de mutualiser les couts de fonctionnement et les risques. De plus l’obligation qu’a la commune d’acheter l’eau traitée au SIVOM, qui lui-même l’achète à l’Office Hydraulique contraint les marges sur les économies du prix de l’eau.

En effet tous ces éléments ont une répercussion sur le prix de l’eau :

  1. La non maitrise de notre ressource entraine l’obligation d’achat d’eau traitée au SIVOM.
  2. L’étendu de notre réseau d’adduction avec des prise d’eau en montagne pour Gianuccio soit 16 km de réseau dont 9km d’adduction et 7.5 km de distribution.
  3. Le secteur peu concurrentiel des DSP (un seul candidat lors de l’appel d’offre)
  4. Le faible nombre d’abonnés (le cout est réparti sur une assiette plus faible)

Mais le cout reste concurrentiel par rapport aux communes de même taille ayant le même type d’approvisionnement (Cf tableau).

Pour l’eau usée :

Sur Monacia nous avons commencé par un zonage qui nous a permis de déterminer les zones en assainissement collectif et individuel. Puis suite au diagnostic sur l’ensemble du réseau : des travaux ont été engagé :

  1. Remplacement de l’ensemble des collecteurs existants dans le bourg
  2. Une nouvelle station d’épuration dimensionnée avec les services de l’état compétent pour supporter les augmentations de fréquentation pendant les périodes estivales (1602 résidents et 467 abonnés)
  3. Recherche d’un terrain pour la STEP gracieusement donné par un administré
  4. Mise en place du Service de police de l’assainissement individuel (SPANC) obligation légale
  5. Voté dernièrement l’extension du réseau d’assainissement dans les zones rouges

Le cout total des travaux : STEP : 1,6 millions + collecteur :

La gestion a été laissée en DSP pour la même raisons que pour l’eau potable le fermier assure les contrôles quotidiens sur les rejets et élimination des boues. L’ARS et la police de l’eau contrôle les eaux vives et les eaux de baignades.

J’espère chers administrés que ces quelques informations, vous ont permis de vous faire une idée du travail qui a été accompli sur l’ensemble des réseaux de la commune. Et de l’effort fait par la municipalité pour rechercher un financement optimal et éviter aussi une répercussion sur la part communale de votre facture.

Vous comprendrez que l’ensemble des modifications qui ont fait suite à notre schéma directeur avec des changements de l’approvisionnement et de distribution ont entrainé des couts de gestion totalement différents et nom comparables par rapport aux anciens couts.

Pour la suite nous attendons beaucoup de l’intégration dans les compétences intercommunales des réseaux d’eau potable et d’eau usée. Cette mutualisation devrait entrainer une diminution des couts de fonctionnement et d’investissement.

Bien à vous tous, Marc Luciani